Pour voyager bas-carbone, thématique 2022 de la Journée Mondiale du Tourisme Responsable, l’Observatoire du tourisme durable rappelle trois chiffres évocateurs de l’urgence et de la nécessité de la transformation des usages et de la consommation du tourisme en France.
75% des émissions de gaz à effet de serre sont directement générées par la mobilité et les modes de transport des vacanciers, incluant les trajets aller/retour et pendant leur séjour. 75%, c’est le constat émis par l’ADEME en avril 2021 dans son Bilan des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme en France.
90% des trajets longue distance (supérieurs à 100km routiers) effectués pour un motif de vacances reposent sur des modes de transport carbonés qui sont pour les trois quarts effectués par la route. 90%, c’est le constat dressé par The Shift Project en avril 2022 dans son rapport Voyager bas carbone.
45% des Français seulement incluent le choix de leur destination et de leur moyen de locomotion dans la notion de tourisme durable. 45%, c’est le constat remonté par VVF Ingénierie en septembre 2021 dans son enquête Les Français et le tourisme durable.
Pour VVF Ingénierie, la transformation des usages et des modes de consommation dans le secteur des équipements touristiques n’est permise que par une triple dynamique technologique, territoriale et comportementale. Tout d’abord, la possibilité pour les propriétaires et les collectivités d’être en mesure de déployer des solutions de mobilité novatrices et bas-carbone, adaptées à leur écosystème territorial et touristique. Les études de faisabilité et de repositionnement effectuées dans le cadre de rénovations d’équipements ou de constructions neuves permettent de mener la réflexion sur les opportunités de mise en place de solutions financièrement et écologiquement viables. Enfin, les vacanciers sont un levier incontournable dans la lutte contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre. Un changement des pratiques et des comportements s’opère lorsque des solutions alternatives sont disponibles, accessibles, connues et apportent un gain à l’utilisateur (gain financier, gain de temps, de confort, de conscience morale, etc.).
Parmi les dernières initiatives observées par VVF Ingénierie dans le secteur du tourisme en France, le projet de réseau électrique solaire installé sur le village-vacances VVF de Belle-Ile est une illustration particulièrement intéressante de ces nouvelles dynamiques.
A l’initiative conjointe de l’EPCI Morbihan énergies, de Mobilize, la branche de mobilité innovante du Groupe Renault, et de VVF, le village vacances est équipé depuis mai 2022 d’un système innovant qui permet non seulement de recharger des véhicules électriques mais aussi de contribuer à son autoconsommation en optimisant ses coûts énergétiques. Un réseau électrique solaire local dit « microgrid » composé de panneaux photovoltaïques installés sur deux ombrières produit de l’énergie solaire d’une puissance maximale de 76kWc. Un système de pilotage intelligent permet d’alimenter en temps réel des bornes de recharge de véhicules électriques ou de stocker cette énergie jusqu’à 200 kWh, via 10 batteries Renault ZOE de seconde vie. Le système intègre pour une période de 6 mois, un prototype de Renault ZOE bidirectionnelle (V2G) capable de réinjecter de l’énergie dans le réseau local. Cette expérimentation permettra d’étudier l’apport de la recharge réversible sur un réseau électrique local en complément du système de stockage d’énergie.
En mettant à disposition des vacanciers des solutions de mobilité décarbonées durant leur séjour, opérateurs du tourisme et collectivités contribuent conjointement à la transformation des usages et à l’évolution des comportements vers des modes de transport bas-carbone.
Marion REY, pour VVF Ingénierie